Benoit Hopquin
Abonnez-vousа partir de 1 € Rйagir Classer Imprimer Envoyer
Partager facebook twitter google + linkedin
Ce sont les plus optimistes des Bulgares : ils votent encore. Ces hommes et ces femmes croient, sans y croire vraiment, que leur bulletin amиnera une amйlioration dans leur pays, le plus pauvre et rйputй le plus corrompu de l"Union europйenne. Dimanche 12 mai, lors des йlections lйgislatives, ils ont dйfilй dans les six bureaux de vote 29 а 34, installйs dans le lycйe technique John-Atanassov, du nom du Bulgare qui crйa le premier ordinateur, hйlas pour son pays, aux Etats-Unis.
Le lycйe est nichй dans les faubourgs de Sofia. Le quartier s"appelait "de l"Est" а l"йpoque communiste, "du Soleil levant" aujourd"hui. Les barres d"immeubles abritent des classes moyennes. Elles ont portй la dйmocratie depuis vingt ans et vivent comme un dйni sa captation, йlection aprиs йlection, par des clans aux mauvaises maniиres.
La campagne a йtй tissйe de slogans dйmagogiques et de coups bas. Les deux grands partis, Citoyens pour le dйveloppement europйen de la Bulgarie (GERB, centre droit) et le Parti socialiste bulgare (PSB, centre gauche), se sont accusйs de corruption. Les tйlйvisions, souvent adossйes а l"un ou l"autre parti, la police et la justice, noyautйe par les deux camps, ont donnй du corps а ces allйgations.
Des promesses de prйbendes ou des achats de vote ont entachй le scrutin. Ici, on murmure mкme des tarifs : dix euros pour un vote dans la communautй rom, pauvre parmi les pauvres. Samedi, dans une forme d"apothйose, 350 000 faux bulletins ont йtй retrouvйs chez un imp...